Chroniques d'un suiveur sur la mil'Kil' (jours 8, 9 et 10)

Publié le par Laurent Brueyre

Dimanche 8ème jour

Laurent n’a pas l’envie aujourd’hui malgré une bonne nuit dans le camion.

Pas de pluie pour le départ, mais il ne fait que 9.5° ,le temps est humide jusqu’au col du Legal qu’il atteindra à 10h38 (7° au sommet). L’autre versant est très ensoleillé et cela rechauffe un peu.

Laurent franchi le 700ème km à 13h15 et en 2ème position suivi de près par François.

Nous passons Aurillac. Il a froid, puis chaud, puis froid à nouveau. Il se change plusieurs fois et vers 17h, il repart au rythme d’un entraînement d’un jour.

Je suis à la recherche de pain. Comme toujours dans ce genre de courses, on se sait plus quel jour on est. Il s’avère que  nous sommes dimanche et en fin de journée, j’aperçois une personne agée et lui demande la boulangerie ouverte. Malheureusement, elle se trouve à 15km hors parcours Mil Kil. Tant pis pour nous et merci quand même ! La petite dame me répond : « mais qu’est-ce-que tu vas manger, des pierres à la sauce cailloux ! » 

Elle est super !!!

Ça me rappelle une grand-mère que l’on avait croisé à Lausanne, lors du Marathon, et à qui nous avions demandé notre route et elle nous avait répondu avec son accent suisse (petit clein d’œil à Philippe Rosset notre ami suisse ) : quand   on   sait   pas,   on   va   pas !!!

Ce soir Laurent s’arrête tard, il est 21h30 après 103km et nous dormirons dans le camion  sur le parcours à 757.8km.

Lundi 9ème jour

Laurent démarre à 5h30 avec une petite douleur à l’aducteur gauche. Il ne fait pas chaud ce matin 6° mais il n’a pas froid et part doucement.

Nous arrivons à un petit village Salles-la-Source, la route est barrée pour les voitures et le détour semble obligatoire.

Je rencontre un chauffeur de car en train d’attendre ses clients partis visiter les alentours et lui demande des renseignements pour contourner au mieux ce village (ce qui me semble être une bonne idée) et me voilà à écouter pendant 1/2heure ses explications très compliquées, un détour immense qui commence à m’inquiéter sérieusement puis Laurent arrive et me dit juste de contourner le village par des petites rues, le voilà repartit et je me retrouve avec le chauffeur qui recommence toutes ses explications, je ne peux plus m’en aller, heureusement il est appelé sur son portable et se sera là ma délivrance : au revoir monsieur, merci beaucoup et je prends le plan, me débrouille et retrouve Laurent 10mn plus tard de l’autre côté du village.

Cet homme était très gentif mais trop bavard à mon goût.

Nous passons Rodez sans nous tromper, il est 13h10 au 801.4km.

Le parcours continue sur une route pas très agréable et Laurent en a marre, râle, se change, repart.

Nous arrivons sur une grande montée, large mais gravillonnée, nous trouvons le coin assez tranquille mais nous allons vite déchanter, c’est en fait un passage très intense de camions aussi bien en montée qu’en descente, cela arrange pas le moral… 

Il est tard, je pars m’installer avec le camion à Montjeau et attend Laurent.

Il arrive après avoir été arrêter par la police, qui voyant un homme dans le noir avec une lampe l’a pris pour un voleur (malgré le gilet fluo qu’il portait).

Nous dormons au 855ème km il est 22h


Mardi  10ème jour

Il fait très froid ce matin, 5° au départ à 5h du matin .

Laurent part doucement. Vers 7h30, il a vraiment très, très froid. Il marche et court vraiment très peu. Il faut tenir bon. S’il veut faire moins de 10jours, il nous reste 26h 30 à tenir surtout lui.

Le soleil apparaît enfin, il est 11h20 et la température atteind 19.5°.

12h30 arrivé au 900ème km, plus que (ou encore) 100 km à faire en 21h30 : c’est possible !!

Nous traversons Roquefort. Je suis assez déçue car il n’y a rien sinon des panneaux indiquant les caves à visiter, même pas une boulangerie. Moi qui adore ce fromage, je reste frustée.

Laurent commence à calculer si il va boucler la Mil Kil en moins de 10 jours (objectif personnel qu’il s’est fixé).

Quelques calculs, ça passe. 1/2heure plus tard ça ne passe plus et ce sera comme ça juqu’au soir. Si bien que l’on décide de dormir très peu cette  nuit-là Au niveau timing, c’est très juste (toujours d’après nos calculs du moment ).

Nous arrivons à Clermont l’Hérault, il est tard 09h30, Laurent veut manger, nous trouvons une pizzéria (par hasard) ouverte. Le patron, très sympathique, veut bien nous servir malgré l’heure tardive. Laurent s’installe, il n’est pas lavé depuis plusieurs jours, mal rasé, il sent un peu, nous avons un peu honte mais nous mangeons de bon appétit des pâtes délicieuses et partons dormir dans notre camion.  

Nous dormons à peine une heure et nous voilà repartis.

Il fait nuit noire et le parcours est dangereux. Laurent me demande de le suivre avec les « warning » en 1ère. Le rythme devient vite monotone, et me voilà en train de piquer du nez, vite, je rouvre les yeux et freine brutalement, Laurent était à deux doigts du camion.

Grosse frayeur de ma part et j’ai hâte que cette course finisse.

A Sète, dernière grosse montée juste avant l’arrivée et quelle surprise et quelle joie de voir Alexandre le rejoindre et l’accompagner jusqu’à la fin.

Temps Final : 9 jours 22 heures 36 minutes 19 secondes, objectif tenu

Conclusion

Encore plein de bons souvenirs qui resteront gravés en moi grâce à la course à pied et surtout grâce mon mari que j’aime et que je remercie de me faire vivre de pareils moments.

Merci aussi à tous ceux qui nous ont soutenus dans cette terrible mais inoubliable épreuve.

Isabelle

 

 

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